En ce qui concerne le Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (PACASEN), le rapport provisoire 2024 de la Cour des comptes montre que la Ville de Guédiawaye n’a récolté que 39 points sur 100 possibles. C’est le score le plus faible de toutes les 122 Collectivités territoriales en compétition. La championne, Tambacounda, a obtenu 93 points. Il fallait obtenir un score minimum de 70 points. 108 Collectivités territoriales ont atteint les huit Conditions minimales obligatoires(CMO) requises, tandis que la Ville de Guédiawaye n’en a atteint que cinq. La Ville de Pikine, première sur les 19 communes de Dakar, a totalisé 88 points.
Pourquoi Guédiawaye est-elle classée dernière sur 122?
Pourtant les huit CMO étaient à la portée de tous. En résumé, il fallait présenter son budget et son compte administratif à temps, avoir un plan d’investissement et d’endettement acceptable et être bien formalisé sur le renforcement des capacités, la passation des marchés et le manuel de procédures. Qu’est-ce qui a fait défaut à la Ville de Guédiawaye pour ne pas atteindre les 8 CMO et rater cette formidable opportunité de se faire financer par le PACASEN à coup de centaines de millions FCFA dont la Ville a tant besoin?
D’un montant de 130 milliards FCFA cofinancés par l’Etat du Sénégal, la Banque mondiale et l’Agence française de développement, le PACASEN est un outil d’aide à la consolidation du processus de décentralisation et de développement urbain dans notre pays. D’une durée initiale de cinq ans (2018-2023), le projet a fait l’objet d’une extension jusqu’en 2024.
Avez-vous bien intégré les recommandations de la Cour des comptes pour les mettre dans un plan d’actions permettant à la Ville de Guédiawaye de se positionner pour les opportunités futures?
Mamadou Sy Tounkara
Le Sénégal fait partie des Pays pauvres très endettés (PPTE) et des pays les moins avancés (PMA) du monde. Cela veut dire en termes simples que nous sommes un pays dominé par la pauvreté.
La pauvreté a des implications dramatiques. C’est une somme de manques aussi mortels les uns que les autres : lorsque les infrastructures, l’accès à des services essentiels, la disponibilité d’une nourriture saine, de l’eau potable ou autres nécessités de la vie sont absents, la gestion du quotidien est un combat mortel souvent désespéré. La maladie, le désespoir et la mort rôdent en permanence.
C’est dans les pays pauvres qu’il y a le plus de décès évitables, c’est dans les pays pauvres que l’espérance de vie est la plus faible. Le Sénégalais espère vivre 68 ans aujourd’hui là où le Japonais va vivre 88 ans! Vingt ans de plus, presque une génération!
C’est dans les pays pauvres qu’il y a le plus de risques de guerres fratricides car les querelles pour l’accès aux ressources peuvent dégénérer rapidement à l’extrême. L’envie, la jalousie, la haine mortifères peuvent s’ancrer très facilement.
L’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie nous renseigne que bien que l’extrême pauvreté et la pauvreté monétaire aient diminué au Sénégal lors de la dernière décennie, la pauvreté absolue, elle, a bien augmenté. Plus de six millions de Sénégalais sont pauvres.
C’est un combat mortel à mener et à gagner coûte que coûte. Pour notre paix, notre sécurité, notre bien-être et notre respectabilité. C’est un marqueur de performance pour tout gouvernement dans notre pays.
Et c’est possible. D’autres l’ont fait (Corée du Sud, Israël, Dubaï), nous pouvons le faire. Nous avons tout ce qu’il faut pour cela : ressources naturelles, génie propre et énergies explosives.
Passage obligé : animation, incitation et stimulation économiques.
Mamadou Sy Tounkara
Le Sénégal vient de lever 450 milliards FCFA sur 7 ans au taux de 7,75%. Il a fallu deux jours pour cela. Or, notre pays avait emprunté 508 milliards FCFA à 5,375% sur 16 ans en un seul jour en 2021 sur ce même marché des Eurobonds.
Emprunter au même endroit moins d’argent à un taux plus élevé et un délai de paiement plus court est une contre-performance financière. Dans la haute finance, tout est dans le taux d’intérêt et le délai de paiement.
Si vous êtes obligé d’emprunter au taux le plus élevé avec le délai le plus court, cela veut dire que votre duo magique ne fonctionne pas. Ce duo magique? Performance et confiance.
Pour ce qui est de la performance, les marchés financiers se fondent sur leurs propres critères : notation souveraine, PIB, taux de croissance projetés, endettement/PIB, capacités de remboursement, environnement des affaires, réputation ou autres. Tout cela inspire ou pas confiance aux marchés financiers dont les taux et délais dépendent essentiellement de ces performances attestées par des agrégats indiscutables. La capacité à négocier est non négligeable.
Les marchés financiers ne font de cadeau à personne et font payer le prix fort à ceux qui ne présentent pas un duo magique reluisant.
En 2012, la dette du Sénégal s’élevait à 3.000 milliards FCFA environ, alors qu’elle est de 13.000 milliards FCFA en 2024. Ainsi, le Sénégal a emprunté environ 10.000 milliards FCFA sous l’ère Macky Sall, ce qui est 833 milliards par an.
Or, hormis les 450 milliards issus des Eurobonds, le Sénégal avait déjà contracté 324 milliards FCFA au mois d’avril; il y a une nouvelle enveloppe étalée de 1.150 milliards que le FMI devrait débloquer à partir de juillet 2024, ce qui fera 1.924 milliards en trois mois ou 641 milliards par mois en moyenne. Macky Sall empruntait 833 milliards par an ou 69 milliards par mois. A cette cadence, les 10.000 milliards de Macky Sall sous 12 ans seront égalés en…15 mois. Cette frénésie d’endettement n’est guère soutenable et est contraire à toute velléité de souveraineté économique.
Nous avons déjà atteint 80% de ratio par rapport à notre PIB dépassant le seuil de 70% fixé par les critères de convergence de l’UEMOA. L’endettement a, théoriquement et pratiquement, atteint ses ultimes limites.
La roue économique doit être accélérée par l’animation, l’incitation et la stimulation endogènes tous azimuts pour faire revenir le duo magique : performance et confiance.
Mamadou Sy Tounkara
L’économie sénégalaise a des caractéristiques qui rendent aléatoire toute baisse de prix. Elle est extravertie, elle est informelle, elle est dérégulée. Le secteur informel pèse plus de 50% de notre Produit intérieur brut (PIB) et totalise 97% des entreprises; notre balance commerciale a toujours été structurellement déficitaire du fait que nous importons la quasi-totalité de nos besoins en produits manufacturés et alimentaires. Les meilleurs partenaires en exportation du Sénégal sont…le Mali (réexportation du fait de son enclavement), suivi de la Suisse (pour l’or de Sabodala) et de l’Inde (pour l’engrais des ICS qui appartiennent à des investisseurs indiens).
En économie, une baisse des prix peut avoir des conséquences inattendues dont la guerre des prix. Cette guerre peut se faire entre entreprises qui décident de baisser les prix à qui mieux mieux pour ne pas perdre de clients; cette guerre peut être menée par les commerçants qui décident de résister, de spéculer et de contre-attaquer par des augmentations à terme.
Le Gouvernement précédent avait fixé le kg de riz indien à 375 FCFA et l’actuel gouvernement l’a trouvé à 500 FCFA et veut le baisser à 410 FCFA, ce qui est au-dessus des 375 FCFA; le précédent Gouvernement avait homologué le kg de sucre à 575 FCFA, or le nouveau a constaté 650 FCFA sur le marché et a décidé de le ramener à 600 FCFA, toujours supérieur à 575 FCFA.
Pour ces deux produits pris en référence, les augmentations en une seule année ont été de 33% (pour le riz) et 13% (sucre), malgré les homologations du Gouvernement.
Comment baisser les prix sur des produits importés dont les structures tiennent de considérations diverses non maîtrisables par l’importateur (géopolitique et climat par exemple)? Même le sucre qui est fabriqué au Sénégal connait une hausse car l’industriel importe des intrants dont les coûts ont augmenté. Les surcoûts de transport pour acheminer les produits à l’intérieur du Sénégal doivent aussi être tenus en compte.
Dans une économie extravertie, informelle et dérégulée, la baisse des prix par le Gouvernement conduit inévitablement à une guerre des prix ouverte ou larvée par les commerçants et les industriels qui doivent faire face à divers chocs exogènes.
Baisser le coût de la vie, c’est avoir une inflation négative ou déflation, ce qui n’est guère souhaitable car tout baisserait (salaires, emplois, revenus, consommation).
Rendre la vie moins chère, c’est booster le pouvoir d’achat des ménages. Rien d’autre.
Produire ce que l’on consomme et consommer ce que l’on produit; créer des emplois réels pour augmenter le pouvoir d’achat global. Voilà deux pistes de souveraineté gagnant-gagnant pour tous.
Mamadou Sy Tounkara
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